Les portes tournantes en politique : vers une reconfiguration du lobbying?
Stéphanie Yates, Département de communication sociale et publique
Dans un contexte de méfiance généralisée à l’endroit de la classe politique, alimenté par des épisodes récents où ont été mis au jour des cas de collusion, voire de corruption, le caractère éthique de l’influence exercée en politique soulève bien des questionnements. Cette recherche vise ainsi à lever le voile sur une forme d’influence encore peu étudiée en contexte canadien : les portes tournantes (ou revolving door). Ce phénomène réfère au mouvement professionnel de titulaires de charges publiques, tels les fonctionnaires ou les élus, qui choisissent, à l’issue de leur mandat, d’œuvrer dans un secteur d’activité lié à leur charge publique. Il concerne également les individus qui passent à un mandat public lié à leur ancienne occupation professionnelle dans le secteur privé.
Au-delà des effets estimés des « portes tournantes » quant à l’exercice de l’influence et à la pratique du lobbying dans ses formes classiques, ce projet vise à examiner les motivations – ou ambitions – qui en stimuleraient la pratique, de même que les intentions en matière d’influence et les stratégies déployées en ce sens. Il s’intéresse aussi aux évaluations du phénomène telles qu’elles sont formulées par les différents acteurs associés aux cas étudiés, autant en ce qui concerne la nature des jeux d’influence ainsi mis de l’avant que les questionnements éthiques qu’ils inspirent.
À lire sur le sujet :
- « Portes tournantes et éthique démocratique », publié dans la revue Éthique publique en 2016 et coécrit par Raymond Hudon, Stéphanie Yates et Mathieu Ouimet
CRSH Savoir, 2016-2020